| | it's a cold and it's a broken hallelujah. ✣ charles | |
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Charles Rougepont
SES MISSIVES ◮ : 11 COPYRIGHT ◮ : castamere. DÉBUT DE SA FIN ◮ : 24/11/2013 LÀ OÙ IL EST ◮ : - SON OCCUPATION ◮ : - SON ÉMOTION ◮ : -
| Sujet: it's a cold and it's a broken hallelujah. ✣ charles Dim 24 Nov - 14:34 | |
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Charles Rougepont
Quelqu'un m'a dit que le mal peut toujours être prouvé. Le bien, jamais. Parce que le mal laisse des traces sur son passage. Tandis que le bien, on ne peut qu'en témoigner.
nom ◮ Rougepont. Chance ou malédiction, personne ne saurait le dire, pourtant, Charles ne se pose pas la question. Il s'estime chanceux d'avoir vu le jour dans une telle famille, avoir des membres tels que les siens dedans et d'avoir tout ce qu'il faut pour vivre - voir des personnes mourir de froid dehors, même par simple hasard, ça peut vite vous changer un homme. Fier de porter son nom, ce n'est pas de la prétention, mais un moyen comme un autre de s'inscrire dans l'histoire. prénom ◮ Charles, seulement Charles et rien que Charles. Pas de deuxième prénom, encore moins de prénom composé, c'est simplement Charles. On ne peut pas dire qu'il a toujours aimé son prénom, pas véritablement, et il ne se souvient même pas que son père lui ai pu un jour dire, la signification de celui-ci. A force des années, il n'a pu faire autrement que de s'y acoquiner et de faire avec. âge + date de naissance ◮ 25 ans, le 13 mars 1327 à Richecombe. statut ◮ marié depuis qu'il a 18 ans. Plus par obligation que par véritable amour, cette alliance était plus ou moins vouée à l'échec - en parlant de relation entre les deux évidemment. A vrai dire, ce n'est pas vraiment loin, du plus loin qu'il se rappelle Charles n'a jamais éprouvé de sentiment transi pour son épouse. Quoi qu'il en soit, si à quelques reprises il a eu la chance de ressentir un sentiment plus profond que de l'amitié - si on peut qualifier cela d'amitié, évidemment -, il ne se dira certainement jamais heureux dans sa totalité. Quoi qu'il en soit, il se tait, après tout, il est là pour obéir et pas se plaindre - Charles aurait pu tomber sur pire que Constance, et quelque part, même s'il ne se l'avouera jamais vraiment, elle correspond à ce qu'il a toujours plus ou moins attendu. allégeance ◮ Rougepont, bien évidemment. Il serait un fils indigne s'il n'était pas pour ses parents, pour lui et pour ses cadets. Charles aurait pu changer entre temps, être lâche ou même choqué par ses géniteurs d'une quelconque façon que ce soit, pourtant non. La famille, pour lui, c'est une affaire intraitable. traits de caractère ◮ protecteur, orgueilleux, charismatique, souriant, envieux, farceur, compétitif, rancunier, franc - même trop, obstiné, amical, ne laisse malheureusement rien transparaître quand le chagrin le touche - il préférera dans ce cas, être seul et exploser. religion ◮ aux yeux du monde, il est catholique et à son humble avis ? Il ne saurait vraiment le dire. Oh, Charles croit en l'existence d'un grand homme, d'une force surnaturelle qui aura su mettre en place les choses et leur donner un ordre logique. Pourtant, il n'est pas comme de grands croyants à se mettre les quatre fers en l'air pour prier, ce n'est pas pour autant qu'il rejette sa religion mais y porte une importance beaucoup moindre. Selon lui, il aura tous le temps de prier lorsqu'il agonisera. métier ◮ Charles a passé sa vie en compagnie des chevaux, ne connaissant que cela et étant le digne héritier de Guillaume, il n'a pu que travailler à ses côtés. Aujourd'hui, il supervise les écuries Rougepont, avec son géniteur. Ce qui, ne lui déplaît pas en sachant qu'il a toujours adoré ces bêtes. avatar ◮ Richard Madden. groupe ◮ les chasseurs.
que pensez-vous de la bête?
C'est une insulte à l'homme, une créature qui ne devrait exister dans les forêts qui entourent Richecombe. Sans aucun détour, je suis de ceux qui veulent combattre cette ignoble chose, sans nom. La bête. Quoi de plus révélateur ? Responsable de meurtres, de disparitions, j'ai peur qu'elle ne s'en prenne à ma propre famille. La perte d'un Rougepont, qu'importe qu'il soit très proche de ma personne ou non, me ferait perdre la raison. Même si, j'ai beaucoup à perdre, même si Constance me supplie de ne pas partir à sa poursuite, je ne suis plus à une tuerie de près ou de moins. Elle doit revenir à son lieu d'origine, le ventre du monde, là où les ombres dansent, où les erreurs brûlent jusqu'à ce que leurs hurlements cessent. Quitte à le payer de ma vie, faire pleurer des visages splendides, je ne permettrais pas un autre corps déchiqueté. Et quelque part, ce doit être la peur qui me fait agir ainsi, sans réfléchir, sans penser. Elle reste à mes côtés, pour me guider sur le bon ou le mauvais chemin, me pousse à bien des folies et, ne s'arrêtera pas de sitôt. | | et des différentes familles?
La trahison est dans le sang de tous, autant que la haine qui nous habite, que les tensions qui palpitent contre nos tempes. Une vie idéalisée ne serait qu'un traître, un mensonge aussi doux et agréable que du miel, mais tranchant comme l'épée. Je suis né pour sentir mon sang ne faire qu'un tour à la vue de certains, mais c'est ainsi que le monde tourne et même si je le voudrais, je ne pourrais pas me permettre le bénéfice du doute. A force de nos querelles, nous causerons certainement la perte de Richecombe, peut-être qu'au contraire, le village deviendra une référence, aussi puissant qu'une capitale. L'avenir est incertain, autant que le venin qui nous achève. |
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Charles Rougepont
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| Sujet: Re: it's a cold and it's a broken hallelujah. ✣ charles Dim 24 Nov - 14:34 | |
| Elle ne sait pas quand commencent ni finissent ses journées. Si cela fait des heures ou des semaines qu'elle est étendue là. Le temps n'existe pas, dans le ventre du monstre qui l'a engloutie : il se dilate et se contracte, comme un estomac qui digère lentement son repas. charles, 8 ans.« Charles... Charles... CHARLES ! Vas-tu me regarder ? Je te parle ! » Tenant l'épée en bois entre mes deux mains, la voix ferreuse de mon père me rappelle à la dure réalité. Redressant un peu mon visage, je pince ma lèvre inférieure. Je n'aime pas quand il a ce visage, quand ses traits se durcissent d'un coup, comme s'il n'avait jamais connu le bonheur. Je dois m'entraîner, toujours m'entraîner, depuis quelques mois, c'est encore pire. Je veux jouer dehors, m'amuser avec les autres garçons et ne pas rester entre mes quatre murs. Pourtant, c'est ce que père veut. Je ne peux pas vraiment lui désobéir, selon mère ce ne serait pas bon pour moi, ni pour elle. Après tout, je suis un petit qui bientôt sera grand. C'est loin, si loin. Et je n'ai pas envie, tellement pas envie de croiser les deux jouets avec mon père - selon lui, je ne dois pas encore toucher au fer, c'est trop dangereux. Dans un an ou deux qui sait, peut-être ? -, de toute manière, il gagne souvent, je n'ai la chance de le désarmer qu'une fois sur cent, si ce n'est plus. Alors, à la fin, je n'arrive plus à avoir de grand sourire, à rire de cette situation. Elle n'est pas marrante, dans ce cas, je préférerais monter sur un cheval et galoper avec lui dans la forêt. Mais, tout est dangereux dans les alentours de Richecombe. « Je suis fatigué. » Que je souffle à peine entre mes lèvres gercées. Sur l'instant, je n'ose pas affronter son regard accusateur. J'ai peur que sa main tombe sur ma joue, qu'il hurle à en faire voler les oiseaux sur leurs branches. Pourtant, et contre toute attente, il se met à genoux devant moi, passe ses mains sur mes épaules, les bougeant légèrement pour qu'enfin, je daigne affronter son visage. « Ne crois-tu pas que je le suis tout autant que toi ? » Je dois être égoïste pour ne pas l'avoir vu. Ce n'est que maintenant que j'arrive à voir les perles de sueurs qui coulent un peu sur son visage, de nous deux, je crois qu'il est le seul à avoir mis ne pratique ce qu'il connaît. Après tout, je ne sais pas grand chose. Soupirant un peu, plus dépité et inquiet qu'énervé. « Ne devrions-nous pas arrêter tout ceci dans ce cas ? » Un peu d'espoir au fond de cette grotte sombre. Je peux sentir m flamme grandir au fur et à mesure. Je souhaite m'échapper, mais les sourcils froncés de mon père m'en empêchent. C'est un grand, un immense, il serait même un très bon roi. J'ai l'honneur d'être le fils de Guillaume Rougepont, je sais que des personnes du village ne l'aiment pas, mais je ne les écoute pas. Ils sont jaloux, idiots, stupides, pas mon père, non, c'est un homme bon et serviable. Têtu comme un ours selon ma mère, mais il n'y a pas que du mauvais en lui. « Nous pourrions, effectivement. Mais, alors mon fils ? Après t'être reposé tu ne voudras plus m'écouter, tu préféreras explorer des rues du village sans me prévenir. Sais-tu pourquoi je te bats aussi facilement ? Parce qu'à ton âge, ton grand-père me faisait subir la même chose. Et, vois-tu maintenant où j'en suis ? Ne voudrais-tu pas savoir te battre comme moi ? Apprendre tout ce que j'ai appris ? » Ses grands mains serrent un peu ma tunique, même ma peau sans le remarquer. Déglutissant difficilement, je jette un bref coup d'oeil sur le côté. Je n'aime pas avoir à choisir, car je ne peux pas. Je n'ai pas le droit au doute, à réfléchir des jours et des jours, sans me décider. Je ne suis pas une personne digne de la plus grande réflexion, bien que selon père, je suis bon en tout et je n'ai certainement pas à me faire reprendre en main. Triturant avec nervosité le bout de mes doigts, je remarque que mes ongles sont sales, certainement à cause du sable, de la terre, de la boue, de mes chutes en somme. Je sens un élan de honte me traverser l'échine, je ne l'explique pas, comme je ne comprends pas pourquoi mon coeur s'emballe. « Et bien, je suppose que oui. » Voix très peu assurée, même un peu tremblante, une bouclette tombe devant mon oeil, me gâchant déjà la vue bien pitoyable que j'ai sur mes propres mains. Je n'ai pourtant pas le temps de respirer plus profondément qu'un doigt se glisse sous mon menton, redresse mon visage et que sa voix, transperce à nouveau mes tympans. « Supposer appartient aux faibles. Es-tu l'un des leurs ? » Peut-être. Je ne me suis jamais réellement posé la question, mais, nous sommes une grande famille, alors, je ne crois pas avoir le droit de hurler non aux yeux du monde. Sinon, il ne sera plus mon père, et je terminerais seul dans les bois. Abordant un sourire aussi discret que possible, j'hoche tout bonnement la tête en ajoutant. « Non ! Je suis un Rougepont. » L'air plus que ravis au visage, ma tignasse est d'un seul coup ébouriffée et le voilà redressé devant moi. Mon père est grand, aussi grand qu'une montagne, les cheveux noirs comme une nuit sans lune et une barbe de trois jours pousse sur son menton. Il se recule d'un pas puis de deux, tenant l'arme factice entre ses mains expertes. A mon tour, je me met en garde - ou ce qui y ressemble le plus possible. Je ne suis pas faible. Je ne suis pas un enfant. Je ne suis certainement pas un apeuré. Non, je suis un Rougepont et le sang de Guillaume le grand coule dans mes veines avec force et vigueur. « Et un jour, tu verras, je réussirais à te battre ! » Dis-je alors en me lançant à l'attaque. Je ne suis pas l'un des leurs. Je suis quelqu'un d'autre. Là pour voir la fierté dans les yeux de mon père. Là pour m'entraîner, me battre et rendre honneur à tout ce qui m'a été offert. Et qui sait, un jour sûrement, le sang viendra à couler le long de mon épée à la place de tout ce bonheur éphémère. charles, 14 ans.« Tu te bats comme une fillette ! » Il beugle aussi fort qu'un veau, m'assène à nouveau un coup sur le visage. Cette fois-ci, je ne suis pas à mon avantage, bien au contraire. Si la boue tâche nos habits, ce n'est pas le plus important. Louis Aigrepont se trouve au dessus de ma personne et ne compte certainement pas me lâcher avant que mon nez ne se brise. Comme d'habitude, c'est une histoire plus que stupide, ou non, l'avouer serait aussi signer un traiter de paix. Une insulte de sa part, j'ai préféré surenchérir au lieu d'ignorer. D'injures en injures, nous nous retrouvons ici à laisser parler les poings à notre place. Les Aigrepont sont des serpents selon père, quoi que, ils doivent même être encore pires, ils ne rivalisent pas face à un charognard. Ils doivent être des cousins éloignés de ces animaux. Dans tous les cas, c'est presque avec un certain plaisir caché que je laisse notre querelle durer. Les couteaux dans le dos ? Ce n'est que pour Aigrepont, pas nous les Rougepont, qu'ils fassent, nous aurons toujours la fierté pulsant contre notre peau. « LA FERME ! Tes coups ne sont que de stupides caresses, aurais-tu perdu de ta fameuse force Aigrepont ? » Changement radical de situation. Maintenant, ses cheveux traînent dans le sol, dans la boue, pendant que mes mains s'acharnent à mon tour sur lui. Ce n'est pas la première fois, certainement pas la dernière - et à vrai dire, je n'ai rien à me reprocher, il aurait mieux fait de se taire plutôt que de gratter mes plaies à peine cicatrisées. S'attaquer à mon père, à ma mère ou même à Isabelle, c'est m'arracher le coeur et le jeter contre un mur. Il n'avait pas le droit. Louis n'est qu'un arrogant cupide et sans intelligence. Le goût aigre du sang traverse légèrement ma gorge, je peux sentir une goutte rouler de ma lèvre jusqu'à mon menton, s'écrouler sur ses beaux vêtements à son image - vides. Les sourcils de Louis se froncent, ses muscles se crispent sous la douleur, et même si je sens aussi celle qui m'a infligé, je préfère garder ceci en mon fort intérieur plutôt que de lui laisser la joie, cette joie, la fameuse joie d'être fier de ce dont il est capable. « Tu mérites de mourir, comme tout le reste de ta famille ! » Qu'il crache entre ses dents rougeâtres. Il me fixe intensément, c'est un combat de regards qui pourrait commencer. Pourtant, je ne lui laisse pas le temps d'en ajouter plus. « Au moins, la mienne n'est pas à moitié bâtarde ! » La phrase de trop, le mot qui tape en plein dans l'estomac. Un coup de sa part qui me fait tomber allègrement en arrière, séparant nos deux corps plus que sales. Une grimace se glisse sur mes traits, déforme mon visage. Nom d'un chien, ce bougre sait se défendre. Alors que je me prépare à me redresser et pourrir le plus possible cette ambiance déjà palpable, des mains m'en empêchent en se posant sur mes épaules. C'est un visage familier que j'ai au-dessus de ma tête. Une mine aussi dépitée que possible, Gabriel regarde mon état, puis celui de Louis avant de lâcher un rire sec que seul lui connaît. « Mon petit seigneur, vous êtes dans un état plutôt pitoyable. » Je ne le connaitrais pas aussi bien que j'aurais vu rouge, et ceci bien vite. Pourtant, je me contente de rouler des yeux. Gabriel, je le connais depuis plusieurs années déjà, il n'est pas très riche, ses parents non plus, mais ils sont fidèles aux Rougepont depuis des lunes paraît-il, qui plus est, il n'a pas le caractère de Louis, s'en éloigne même, ce qui fait de lui un allié, un ami. Ce qui est étonnant avec Gabriel, c'est qu'il a beau avoir mon âge, il n'a certainement pas la maturité des gamins qui se jettent des pierres à la figure. Faisant office d'une figure qui sait me remettre en place lorsque mon père n'est pas là, son nez se plisse, je pourrais même voir un peu de pitié dans ses prunelles claires. « Tu exagères, je suis présentable, parfaitement présentable même. » Il ne me croit pas. Moi non plus à vrai dire. Si Louis préfère se retirer tout en faisant une mine bien énervée, je reste assis, sentant mes doigts s'enfoncer dans la terre froide. Enfin, je peux laisser la douleur s'accaparer de mon corps. Me laissant tomber en arrière, mes cheveux se mêlent à la crasse, mais peu m'importe. Je risque d'avoir des bleus, des séquelles durant quelques semaines. Retenant une brève plainte, mes mains se glissent sur mon estomac. Il a surtout tapé à cet endroit, comme si, le reste n'était qu'inutile. Gabriel ne préfère rien dire, reste debout à regarder l'Aigrepont disparaître dans les rues. Il murmure seulement. « Et voilà le résultat. Qu'est-ce que cette bagarre t'as apporté ? Hein ? » Ce doit être une des rares personnes à pouvoir me tutoyer. Mon frère, mon aîné, mon conseiller, à un si jeune âge certes, mais au fond, la raison appartient à quiconque en voudra bien. Inspirant longuement, l'odeur alentour me fait grimacer. Le bois mélangé à une petite misère, à l'alcool de ceux qui se sont effondrés à cet endroit précisément. Je sens mon souffle se coincer dans ma peau, taper sur des endroits que je ne connaissais même pas. Cette pourriture ne m'a pas raté. « Il doit souffrir autant que moi. Et d'une certaine manière, j'en suis soulagé. » La douleur se soigne par la douleur. Ce n'est plus un mythe, c'est un fait indéniable que même Gabriel ne peut réfuter. De nous deux, il est le seul à détester les combats qu'il juge inutile. Et quelque part, il doit avoir raison. Mais, essayer de redonner un peu de bon sens à un Rougepont n'est pas tâchée aisée. Grâce à ce qu'il m'offre, je suppose que j'arrive à trouver la bonne chose, ce petit moyen de m'empêcher d'en arriver à des extrêmes que je pourrais venir à regretter. Si concrètement je ne l'ai jamais remercié, il le sait, s'en doute et doit se sentir plus ou moins heureux de ce qu'il me donne. Du moins, je l'espère. Auquel cas je me tromperais, tant pis pour mon cas. « Tu es plutôt désespérant. Amusant certes, mais assez harassant, donc, impossible à changer n'est-ce pas ? » Un rire loin d'être forcé m'échappe, se transformant bien vite en un éclat transformant le silence. Comme si je n'avais pas assez attiré l'attention sur nous, il faut que mes humeurs rajoutent un peu de piquant à la situation. Mon ventre me fait mal, comme mes autres membres. Je valdingue entre des couinements et des hilarités, une minute s'écoule, puis deux. Je dois avouer que laisser la joie s'écouler ainsi, n'est pas si mauvais en fin de compte, bien au contraire. Tout en récupérant mon souffle et en me redressant avec la finesse d'un bourrin, j'ajoute avec un sourire loin d'être dissimulé. « Tu n'as pas idée à quel point. »charles, 21 ans.Deux tombes. Deux épitaphes. Deux souvenirs. Lointains, ils tombent, s'écrasent comme des flocons de neige dans mon crâne, se brisent en bien des morceaux pour ne former, en fin de compte, qu'une infâme brisure. Une douleur, qui devrait être vue comme une autre, même prévisible, compréhensible et aussi possible à tenir comme une autre. Elle ne l'est pas. Elle reste plantée, dans ce lieu, alors que le ciel se teinte d'un gris menaçant. Combien de temps sans voir un rayon de soleil ? Trop, ou pas assez, je n'y porte plus autant d'attention qu'avant. Quelque chose m'a été arraché. Pas une fois seulement, mais deux. Chiffre maudit, un murmure imprononçable, que même devant ma propre femme, j'ai peine à le répéter. Leurs visages ne peuvent plus se permettre de réapparaître comme de doux rêves. Des cauchemars qui hantent nos pensées, dévorent nos existences, comme de pauvres démons à peine capables de gratter la porte fermée devant eux. Pourtant, à force d'entêtement, tout est possible, même de nous atteindre. Même de m'atteindre, moi. La destruction sous bien des formes, c'est celle-ci qui aura su faire naître une peur incompréhensible dans le creux de mon ventre. Celui-ci se tord, dans bien des sens, mes yeux se perdant sur ces croix surmontées par quelques pierres inutiles. Durant ces instants perdus dans le temps, je me demande comment mère a su appréhender la perte de ses enfants. Je suis le premier des Rougepont, pourtant, je ne le suis pas vraiment, pas aux yeux du bon Dieu. Je dois être le troisième, le quatrième, peut-être même le sixième. Des vies se sont effondrées entre ses doigts, devant sa mine impuissante autant que sa souffrance. Constance ne veut venir ici, me répète qu'il n'est pas bon de rester des heures, à les honorer de notre présence. Après tout, inconsciemment, ils remuent ce couteau planté dans nos plaies. Elles s'infectent, dégoulinent d'un miasme noirâtre aussi puant que ragoutant. Ils nous mènent à nos pertes. Richard. Arthur. Rien que des prénoms gravés dans nos mémoires, rien que des enfants morts parmi tant d'autres. Mes enfants. Mes premiers, certainement pas mes derniers. Les visages que j'ai su apprécier, les rires dont j'ai su me faire, sentant naître ma fierté, malgré tout, celle-ci a préféré les rejoindre aussi rapidement que possible. Mains jointes, une goutte tombe sur le bout de mon nez, puis une autre qui s'amuse à rouler le long de ma joue, une troisième s'affale dans mes cheveux, jusqu'à une danse infernale des éléments qui, eux-même, n'arrivent plus à se contrôler. La rage confuse, infuse, qui se mélange, empêche le hurlement décisif, celui qui permettra la libération. Je ne l'ai pas. Qui est fautif, qui a fait l'erreur ? Qui a causé leur perte ? La vie, avec ses bons côtés, ses mauvais, ses espoirs vains et ses ribambelles aussi stupides que possible. Mes jointures sont blanches, mes ongles s'encrent dans ma peau comme une création du Diable. Le sang pour le sang. Reviens à la terre ce qui est à la terre, une poussière à peine perceptible. Là-dessous, six pieds sous cette boue pourrissent mes fils. « Charles... » Voix cristalline brisant ce miroir de silence presque gênant. Sa chevelure sombre, cachée sous un linge clair aux couleurs de l'hiver, ses prunelles me cernent, m'encerclent pour m'empêcher de me perdre dans mes propres pensées. Redressant à peine mon visage, l'averse continue de faire tomber sa rage sur mon existence vicieuse. Constance se rapproche, passe sa main fine sur mon épaule, un geste doux, aussi précis qu'un autre, dont elle a, elle seule le secret. Si nos journées peuvent se résumer à des politesses creuses, il est des expériences, des alliances qui perdurent et un jour ou l'autre, finissent par fleurir, doucement, sûrement. Fatalement, le décès de nos enfants aura su resserrer mes bras autour de son corps, la regarder avec un air différent, moins incertain, comme si, j'avais la possibilité d'aimer au moins une fois. « Tu ne devrais pas rester ici. Voilà plusieurs heures que tu fixes sans aucun but leurs tombes. J'ai mal aussi Charles, si mal. Mais, tu ne pourras pas changer la maladie, la malchance qui nous a touché. Je ne veux pas te voir disparaître avec eux. Tu ne devrais pas... » A bien des égards, ce tutoiement aurait pu lui valoir une gifle, peut-être même pire face à d'autres hommes. J'ai préféré lui accorder ce bénéfice, ce droit, si au départ son vouvoiement m'était presque agréable, à force que les choses nous rapprochent, il n'était plus utile de nous voir comme des inconnus. Nous partagions la même couche - encore maintenant -, et en tant qu'épouse, Constance ne devait me regarder comme une marque de respect. « Certainement. » Constance n'ose faire plus, pas même glisser sa main dans la mienne, d'effroi sûrement de voir naître en mon regard une colère viscérale contre elle. Je pourrais l'accuser de nos malheurs, cracher sur sa figure en lui prouvant qu'en plus d'être une femme médiocre, elle n'est pas capable d'avoir des enfants forts, pas même en ayant un Rougepont comme compagnon de vie. Je pourrais. Je devrais. La nature humaine me l'oblige. Je n'en ai pourtant pas la force, pas le courage et mentir, me voiler la figure avec de la maille n'aiderait pas à ma guérison que je m'efforce de rejeter. Je vais bien, ne t'en fais pas pour cela. Porter sur mes épaules les malheurs de l'univers, de la guerre, des famines, des pestes qui nous collent à la peau. Tout avoir, ne jamais rien laisser voir derrière un sourire. Une règle que j'ai brisé, un principe que j'ai laissé aux beaux rêveurs, à ceux qui ne connaissent pas, ceux qui ne savent pas encore ce que les heures peuvent réserver. J'en oublie presque qui je suis, pourquoi mon coeur s'obstine à frapper si douloureusement contre mon torse. Il pisse le sang, comme un animal égorgé, il pisse le sang, comme un morceau de viande offert aux loups, il pisse le sang, à l'image de mes semblables qui se butent à exister. prénom/pseudo ◮ Laura. fréquence de connexion ◮ tous les jours, les RPs, ça reste un peu plus complexe. comment trouvez-vous le forum ? des remarques ? ◮ UNE BOMBE. Oui, en fait, je suis la dadame qui vient de faire une demande de partenariat. J'ai pris mon temps pour lire les PVs, ils sont tous géniaux mais Charles est genre j,asklasjlksja. Donc me voilà, comme j'ai déjà pu vous le dire, le design est sublime, le contexte déchire grave, m'enfin, ne changez rien. et le mot magique pour être protégé de la bête ? ◮ pancakes. |
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Blanchefleur Montpellier
SES MISSIVES ◮ : 67 COPYRIGHT ◮ : castamere rains (ava), Ethna Knight (codes) & tumblr (gifs) DÉBUT DE SA FIN ◮ : 14/11/2013 LÀ OÙ IL EST ◮ : Val-les-Potences SON OCCUPATION ◮ : Seigneuresse de Richecombe
| Sujet: Re: it's a cold and it's a broken hallelujah. ✣ charles Dim 24 Nov - 17:39 | |
| Un Rougepont et bien charmant en plus En tout cas, excellent choix de pv, et j'ai hâte de voir ce que tu vas faire de ce personnage |
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Françoise Ingvald
SES MISSIVES ◮ : 77 COPYRIGHT ◮ : cuicui DÉBUT DE SA FIN ◮ : 12/11/2013 LÀ OÙ IL EST ◮ : Dans sa maison au chaud. SON OCCUPATION ◮ : Domestique chez les Lonlanvois. SON ÉMOTION ◮ : Humeur Changeante.
| Sujet: Re: it's a cold and it's a broken hallelujah. ✣ charles Dim 24 Nov - 18:17 | |
| Bienvenue à toi, Et puis quel avatar Bonne chance pour ta fiche. |
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Florine Deauclaire
SES MISSIVES ◮ : 33 COPYRIGHT ◮ : insuline DÉBUT DE SA FIN ◮ : 13/11/2013 LÀ OÙ IL EST ◮ : Richecombe SON OCCUPATION ◮ : se documenter sur la Bête. SON ÉMOTION ◮ : curieuse
| Sujet: Re: it's a cold and it's a broken hallelujah. ✣ charles Dim 24 Nov - 18:48 | |
| coucou cousinou !! |
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Charles Rougepont
SES MISSIVES ◮ : 11 COPYRIGHT ◮ : castamere. DÉBUT DE SA FIN ◮ : 24/11/2013 LÀ OÙ IL EST ◮ : - SON OCCUPATION ◮ : - SON ÉMOTION ◮ : -
| Sujet: Re: it's a cold and it's a broken hallelujah. ✣ charles Dim 24 Nov - 20:13 | |
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Pétronille Lonlanvois « La folie, qui vous dit, allez vas-y, tu pleures ou tu ris »
SES MISSIVES ◮ : 292 COPYRIGHT ◮ : azryel DÉBUT DE SA FIN ◮ : 09/08/2012 LÀ OÙ IL EST ◮ : Bordel de Val-les-Potences SON OCCUPATION ◮ : En fuite SON ÉMOTION ◮ : Promenons-nous dans les bois
| Sujet: Re: it's a cold and it's a broken hallelujah. ✣ charles Dim 24 Nov - 21:14 | |
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Charles Rougepont
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Florine Deauclaire
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| Sujet: Re: it's a cold and it's a broken hallelujah. ✣ charles Lun 25 Nov - 18:40 | |
| ton grand père et ma grand mère étaient frères et sœurs |
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Charles Rougepont
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| Sujet: Re: it's a cold and it's a broken hallelujah. ✣ charles Lun 25 Nov - 18:54 | |
| Ah d'accord, je comprends mieux ! |
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Pétronille Lonlanvois « La folie, qui vous dit, allez vas-y, tu pleures ou tu ris »
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| Sujet: Re: it's a cold and it's a broken hallelujah. ✣ charles Mar 26 Nov - 15:39 | |
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Charles Rougepont
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Blanchefleur Montpellier
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| Sujet: Re: it's a cold and it's a broken hallelujah. ✣ charles Mar 26 Nov - 20:40 | |
| Bon, tu es un ennemi de ma famille, et tu oses insulter mon frère... mais je dois dire que j'adore quand même le début de ton histoire |
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Charles Rougepont
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| Sujet: Re: it's a cold and it's a broken hallelujah. ✣ charles Mar 26 Nov - 20:57 | |
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Adrien Lonlanvois
SES MISSIVES ◮ : 7 COPYRIGHT ◮ : Tumblr DÉBUT DE SA FIN ◮ : 17/11/2013
| Sujet: Re: it's a cold and it's a broken hallelujah. ✣ charles Mar 26 Nov - 21:05 | |
| Bienvenue Sieur Rougepont ! |
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Blanchefleur Montpellier
SES MISSIVES ◮ : 67 COPYRIGHT ◮ : castamere rains (ava), Ethna Knight (codes) & tumblr (gifs) DÉBUT DE SA FIN ◮ : 14/11/2013 LÀ OÙ IL EST ◮ : Val-les-Potences SON OCCUPATION ◮ : Seigneuresse de Richecombe
| Sujet: Re: it's a cold and it's a broken hallelujah. ✣ charles Mar 26 Nov - 21:17 | |
| - Charles Rougepont a écrit:
- C'est pas comme si Louis ne méritait pas d'être insulté.
Non, il le mérite pas aucun de mes frères d'ailleurs |
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Charles Rougepont
SES MISSIVES ◮ : 11 COPYRIGHT ◮ : castamere. DÉBUT DE SA FIN ◮ : 24/11/2013 LÀ OÙ IL EST ◮ : - SON OCCUPATION ◮ : - SON ÉMOTION ◮ : -
| Sujet: Re: it's a cold and it's a broken hallelujah. ✣ charles Mar 26 Nov - 21:20 | |
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Charles Rougepont
SES MISSIVES ◮ : 11 COPYRIGHT ◮ : castamere. DÉBUT DE SA FIN ◮ : 24/11/2013 LÀ OÙ IL EST ◮ : - SON OCCUPATION ◮ : - SON ÉMOTION ◮ : -
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| Sujet: Re: it's a cold and it's a broken hallelujah. ✣ charles | |
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| | | | it's a cold and it's a broken hallelujah. ✣ charles | |
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