It’s like forgetting the words to your favorite song You can’t believe it You were always singing along It was so easy and the words so sweet
histoire ◮ Un chant résonnait dans la maison Aigrepont, lugubre, mais doux, comme la complainte d'un fantôme dans la nuit, bercé par la folie.
« Dors mon bébé, surtout ne pleure pas, maman est là, maman est là et la bête aussi. » C'était une mélodie presque agréable à entendre, comme une comptine, que Pétronille répétait sans cesse, penchée au-dessus du berceau de Tristan.
La nuit dernière, elle avait fait un rêve sans aucune image. Ou peut-être que si, elle se rappelait d'un ciel orageux. Non, d'une forêt. Oui, mais pas n'importe quelle forêt. C'était celle qui bordait Richecombe, la forêt du Clair Brugnon. Et puis surtout, il y avait une voix. Grave, séduisante, envoûtante, à laquelle Pétronille ne pouvait pas résister, la voix de la bête.
« Tues-le. Pour le grand dessein tues-le ! »Fiévreuse et suintante de sueur, Pétronille c'était réveillée à l'aube. Incapable de se rendormir, elle était descendu à pas de loup aux cuisines où les quelques gens des Aigreponts n'allaient pas tarder à arriver pour préparer le petit déjeuné. Elle repéra le couteau qui lui sembla le plus tranchant et remonta dans la chambre qu'elle partageait avec Tristan.
« Tues-le. Maintenant. »
« Non. Dieu voudra que je lui laisse une dernière journée. Pour dire adieu. »La bête sembla accepter le marché, aujourd'hui serait le dernier jour du fils d'Alix-Adèle sur terre. Enfin son fils... cette histoire n'avait jamais été très claire.
TROIS ANS PLUS TÔT
Quatre ans. Cela faisait aujourd'hui quatre ans que Pétronille pourrissait au couvent de Marcheclaire. Ses petites escapades nocturnes ne comptaient pas, elles étaient trop courtes pour compter et laissaient Pétronille encore plus assoiffée de liberté à chaque fois. Elle avait essayé à plusieurs reprises de supplier son père de la reprendre, elle s'était mise à genoux devant sa belle-mère, puis sa sœur, mais aucun d'eux n'avait jamais voulu entendre quoi que ce soit. Elle était condamnée à la vie de religieuse.
Oh, il y avait pire comme destin, Pétronille le savait, mais le vent lui manquait, la crasse et la débauche sous-jacente de Richecombe lui manquait. Et Adrien, elle aurait tué pour le revoir. En quatre ans, elle ne l'avait vu que quelques heures, des heures où il l'avait ignoré ou rejeté, mais c'était sa façon de l'aimer, un jour il comprendrait.
« Si j'apprends que tu es encore sortie en cachette Pétronille, je te fouetterais jusqu'à ce que le bon dieu lui-même me force à arrêter. Est-ce que c'est clair ? » Avait dit la mère supérieure, comme si ça avait été une véritable menace, comme si Pétronille avait peur d'elle, comme si les coups de fouet pouvaient lui faire mal. La jeune fille avait répondu avec un sourire insolant, mais n'avait rien dit, trop préoccupée par la préparation de sa prochaine évasion.
Le soir même à la nuit tombée, elle était dehors, encore couverte de ses habits sobres de novices. Elle erra pendant un moment en direction de Richecombe, sans trop savoir ce qu'elle allait faire de la nuit qui s'offrait à elle.
« Tu es sûr que personne ne nous verra ? » Demanda une jeune fille dont Pétronille était certaine qu'elle aurait dû savoir le nom.
« Mais oui, fais-moi confiance. » Après autant de temps, le simple son de la voix d'Adrien sonna aux oreilles de Pétronille comme la voix des anges.
« Je... C'est ma... » La jeune fille tremblait, mais ce n'était pas de froid.
« Je sais. Fais-moi confiance. » Adrien commençait à perdre patience et sans plus de manières, il remonta les jupons de la fille au dessus de ses hanches puis entreprit de défaire les lacets de ses bas. Soudainement plus intéressée, Pétronille se pencha en avant pour mieux voir ce qu'il se passait dans la vieille grange, mais en bougeant
*crac* une brindille se brisa sous ses pieds, elle se jeta à terre et tendit l'oreille.
« Qu'est-ce que c'était ? » « Rien. Rien, absolument rien. » « Non. Ad... Adri... Ar.. Arrêtes. Arrêtes ! » Des bruits de mouvement dans la paille, le grincement de la porte de la grande
« TU FERAIS MIEUX DE DEMANDER À TON PÈRE DE T'ENVOYER AU COUVENT ! OUI MIEUX VAUT ÇA QUE L'HUMILIATION DE MOURIR VIEILLE FILLE ! » Pétronille pouffa et le silence retomba sur la campagne. Elle s'allongea par terre et observa le ciel, les étoiles et la lune qui brillait là-haut. Adrien appela de l'autre côté du mur
« Qu'est-ce que tu fais là Pétronille ? »Elle ne bougea pas et ne dit rien, lui non plus et pendant plusieurs minutes, ils restèrent immobiles côte à côte, séparés par un mur de bois. Quand Pétronille pensait qu'il, c'était endormi, il souffla discrètement
« Viens. » Un sourire sincère se dessina sur ses lèvres pales et elle se leva, obéissant au moindre ordre qu'Adrien pouvait donner.
Quand elle entra, elle le trouva à moitié nu dans la paille et elle jura que pendant une fraction de seconde il avait eu l'air heureux.
« Mon seigneur. » Elle baissa la tête et plia ses genoux, une mascarade qu'elle trouvait amusante à jouer ce soir. Quand elle se redressa, il était à un mètre d'elle, l'air hors de lui, il la plaqua contre le mur avec une main autour de son cou, elle ne pouvait plus parler.
« Oh pitié, depuis quand est-ce que tu te prosternes devant qui que ce soit, toi ? » s'exaspéra t'il. Elle ne cria pas, ne se débâttit pas, elle trouvait presque agréable la sensation de la main d'Adrien sur sa peau. Elle le regardait dans les yeux et lui dans les siens et encore une fois il restèrent silencieux. Finalement il la lâcha et elle tomba à terre.
Sa gorge lui faisait mal, mais elle se força à articuler
« Tu me manquais. Je dois avouer que c'était... Tout un spectacle. » Adrien fit un pas en avant comme pour l'étrangler encore, mais il s'en empêcha.
« Rentre maintenant et je ne dirais rien à personne. » Pétronille se mit à rire. Elle connaissait son frère, il ne dirait rien quoi qu'il arrive, il n'était pas du genre à se venter de ses entrevues avec
"la folle" du village, personne ne l'était.
« Es-tu en train de me menacer ? » Elle s'avança vers lui et posa une main sur son torse. Il empoigna son poignet et lui jeta un regard qui voulait dire -
tu le sauras quand je te menacerais.
« Ne me touche jamais plus catin. Jamais ! » Sauf que cette fois ce n'était pas vraiment un ordre, c'était plus un défi qu'autre chose et Pétronille vivait pour les défis. De sa main libre, elle empoigna le membre de son frère
« Jamais ? Oblige-moi. » Il sembla satisfait par sa réaction et la laissa un moment le toucher avant d'attraper sa main et de la retourner contre le mur. Leurs respirations étaient rapides et bruyantes, le résultat de plusieurs années de haine, puis de désir, puis des deux. Pétronille aimait Adrien de cet amour complètement fou et passionnel, elle tuerait pour lui, elle l'aimait tellement qu'elle aurait pu le tuer lui et elle supposait qu'il l'aimait de la même façon. Il passa une main ferme entre ses cuisses et elle gémit.
« La pauvre fille... Elle... » Adrien la força à se retourner et souffla avant de l'embrasser avec fougue
« Qu'elle aille au diable » Pétronille rit contre ses lèvres, ses mains glissant sur tout le corps d'Adrien.
Elle se détacha finalement de lui et le poussa dans la paille derrière eux, l'air joueur, il attrapa sa main et l'attira auprès de lui. Il roula au-dessus d'elle et commença à mordre ses oreilles, la ligne de sa mâchoire, son cou encore couvert des marques rouges qu'il lui avait laissé.
« Je suis le premier ? » Il suppliait presque, Pétronille pouvait entendre le désespoir dans sa voix, l'espérance, elle fut heureuse de hocher la tête en signe d'affirmation.
« Bien. »✛✛✛
« TUES-LE ! » Cria la bête dans son crane
« TUES-LE ! »Pétronille chantait toujours, elle avait récupéré le couteau qu'elle avait volé aux cuisines ce matin et coupait à présent une légère entaille dans le creux de sa main. Quelques gouttes tombèrent sur le visage et les draps blancs de Tristan et la bête sembla apaisée, le sang lui faisait toujours cet effet au début.
« Vierge sainte, ma Patronne, ma Mère, vous êtes, après Dieu, ma consolation et mon espérance. » Elle posa le couteau sur une petite table près du berceau.
« Et vous le serez encore lorsque viendra ma fin. » Elle prit le bambin dans ses bras.
« Dès à présent, je vous implore et je vous conjure de m'assister à ce dernier passage. » Elle le berça avec tendresse.
« Ne m'abandonnez pas à cet instant terrible, venez alors prendre mon âme et la présenter à votre Fils. » Elle embrassa le visage de Tristan, là où les gouttes de sangs étaient tombées.
« Déjà, je vous attends, et j'espère mourir sous votre protection, étendu à vos pieds. » Pétronille prit le couteau de sa main droite et le porta à la gorge de l'enfant.
« Saint Joseph, saint Michel Archange, mon bon Ange. » D'un coup sec, elle lui trancha le cou, sans un pleure, sans un cri.
« Mes saints Patrons, aidez-moi dans ce combat » Elle le reposa dans son berceau.
« Contre mes ennemis et l'enfer. » Et s'écroula par terre en pleurant.
DEUX ANS PLUS TÔT
Alors ici je raconte que Pétronille a accouché au couvent et qu'Alix a fait genre que Tristan était son fils et que c'était bien quand elle était toutes les deux. Mais Pétronille savait que Tristan n'allait pas vivre longtemps, parce que la bête l'avait décidé ainsi et voilà
✛✛✛
Et ici c'est le moment ou Alix arrive et se met à crier et Pétronille se casse. Edouard la suis et il se fait bouffer par la bête. Et elle finit pas se cacher au bordel de Val-les-Potences. UN JOUR JE FINIRAIS VRAIMENT MA FICHE !