Aîné des enfants de sa fratrie à survivre jusqu'à l'âge adulte, on inculque très rapidement à Guillaume l'orgueil et la fierté Rougepont. Doué à l'éducation et au maniement des armes, il offre durant son adolescence un contraste frappant avec son père, un homme violent que la seigneurie craint plus qu'elle ne respecte. Capable d'influencer l'homme jusqu'à un certain point, Guillaume persuade son père d'arranger un mariage entre lui-même et Léonie Lonlanvois, un moyen comme un autre d'acheter la paix et de permettre à Richecombe d'affronter les hivers sans crainte d'une guerre civile entre les deux clans. Initiative qui se veut au départ pacifique mais se transforme bien vite entre conflit pour l'héritage Lonlanvois. C'est quelques années plus tard qu'éclate entre Guillaume et son père une violente dispute qui se solde par la mort de ce-dernier, qui déboule les escaliers et se brise la nuque. Du moins est-ce la version officielle, Guillaume n'ayant guère envie d'étaler leur linge sale en public. Depuis ce jour-là à la tête du clan Rougepont, Guillaume n'est en fait pas si différent que son père, lui dont la seigneurie craint l'influence et la colère.

Il considère le retour de la Bête à Richecombe comme une façon comme une autre de contrôler la seigneurie en persuadant ses habitants qu'il s'agit là de quelconque manigance des Lonlanvois et que seuls les Rougepont peuvent en venir à bout, même s'il ignore encore comment pour le moment.

Léonie Rougepont ► son épouse, ce qu'il a qui ressemble le plus au grand amour ou à ce que vous voudrez. Mariés dans le cadre d'une trêve entre les deux clans, le couple formé par Guillaume et Léonie ne résulta au final qu'en plus de conflits. Désormais plus Rougepont que Lonlanvois, son épouse est pour Guillaume une confidente, une amie, une amante. Bien que leurs opinions différent parfois sur quelques sujets, notamment la façon dont ils devraient élever leurs enfants, le patriarche sait que Léonie sera toujours à ses côtés, peu importe ce qui leur tombe dessus.

Charles Rougepont ► l'aîné de ses deux fils, celui sur lequel Guillaume place toutes ses espérances pour l'avenir du clan Rougepont. Impétueux et arrogant, Charles n'est pas exactement doté des qualités qu'il espérait retrouver chez son héritier, mais le garçon a du courage et de la volonté. Sans être le plus démonstratif, le patriarche aime son fils et veut pour lui ce qui est le mieux. Seul sujet de mésentente entre le père et son fils ? La stupide envie de Charles de traquer la Bête, de s'aventurer seul dans les bois à la nuit tombée. Le meilleur moyen de se faire tuer, selon Guillaume, et il ne le permettra pas.

Isabelle Rougepont ► seule de ses trois filles à survivre jusqu'à l'âge adulte, Isabelle reste pour Guillaume un grand mystère, elle qui ressemble davantage à sa mère et la préfère visiblement à son père. Le patriarche veut ce qu'il y a de mieux pour son unique fille et entend la marier aussi haut dans la société qu'il le pourra.

Henri Rougepont ► son plus jeune, exact opposé de Charles mais qui partage avec Guillaume un goût du calme et un sens de la diplomatie. Il est difficile pour le patriarche d'accepter l'état maladif de son fils, le souvenir des quelques enfants que lui et Léonie ont perdu étant encore présent dans son esprit - il ne souhaite guère avoir à revivre l'expérience, certainement pas maintenant que le petit Henri approche de sa douzième année. Depuis que la Bête frappe Richecombe, Guillaume force le jeune garçon à ne presque plus quitter la sécurité de leur demeure.

Philippe Montpellier ► le jeune homme est à la tête de la seigneurie depuis la mort atroce de son père, tué par la Bête voilà six mois, et a visiblement besoin de conseils quant à la façon dont il doit diriger Richecombe. Heureusement, Guillaume est là pour les lui prodiguer... malheureusement, ses deux ennemis le sont aussi. À défaut de pouvoir être le seul à avoir l'oreille du seigneur Montpellier, Guillaume prendra sa place.

Richard Lonlanvois ► le frère de son épouse est également le patriarche du clan ennemi, les méprisables Lonlanvois. Nés et élevés pour se considérer mutuellement comme des ennemis, l'entente n'a jamais semblé possible entre les deux hommes, même pas durant la brève trêve qui vit Guillaume épouser Léonie. Aujourd'hui, Guillaume est persuadé que les Lonlanvois sont liés d'une façon ou d'une autre au retour de la Bête et entend bien le prouver.

Jacques Aigrepont ► demi-frère bâtard du défunt père de Guillaume, le patriarche Jacques est par le fait même son oncle. Et Guillaume le méprise, cet homme mauvais doté d'un sens de la justice douteux, qui depuis son enfance ne cherche qu'à dépouiller les Rougepont de leurs richesses et leur position pour les approprier à ce qu'il ose appeler le clan Aigrepont.

Dernière fille de la fratrie Loulanvois jusqu'alors composée de quatre garçons, très vite écartée et envoyée au couvent par son père, Léonie n'a pas eu une enfance très heureuse. Élevée dans une ambiance pieuse et spartiate, en la présence ennuyeuse des autres nonnes et avec pour seule lecture que les écrits bibliques, perpétuellement dans l'ombre de ses frères (le plus jeune ayant quinze ans de plus), elle nourrit très vite un fort ressentiment à l'encontre de son père qu'elle méprise cordialement. Elle fut retirée du couvent à 14 ans pour être mariée à Guillaume Rougepont dans l'espoir bref d'une trêve entre les deux familles. Très vite cependant, l'ambiance se dégrade à nouveau et la mort de son père n'arrangea pas les choses : la voilà qui devait se battre bec et ongle contre son frère pour l'héritage Loulanvois.

Des septs enfants de Léonie et Guillaume, seuls deux fils et une fille survécurent, de ce fait, elle est extrêmement protectrice de ces derniers, les protégeant avec plus de férocité encore qu'une lionne.

Léonie n'est pas quelqu'un qui aime beaucoup sortir, donc elle n'a pas peur pour sa vie, mais elle craint tout particulièrement pour la vie de sa fille, Isabelle, qui n'en fait que qu'à sa tête. Ses fils sauront se défendre, ils ont été élevés avec une épée dans la main, mais ce n'est pas le cas de sa fille chérie.

Guillaume Rougepont ► Leur couple a beau avoir été formé dans l'espoir d'une trêve, ce fut sans succès … Pour leurs familles, mais inespéré pour la jeune Léonie qui découvrit en Guillaume un ami, son confident, et un mari aimant qui l'a toujours respectée et soutenue. Leur mariage est un exemple pour tous leurs enfants qui espèrent tous, un jour, trouver la même complicité chez leurs futurs compagnons. Cela n'empêche pas quelques désaccords entre les époux qui diffèrent d'opinion quant à leur façon d'élever leurs enfants, mais ils finissent toujours par trouver un compromis.

Charles Rougepont ► C'est son premier enfant et elle l'aime de tout son coeur. Il est parfait, l'héritier exemplaire, et la copie conforme de son père. Bien entendu, ils ne sont pas toujours d'accord, et ils n'ont pas grand chose en commun (au grand désespoir de Léonie qui aurait aimé retrouver un peu de sa sensibilité chez son fils) et il s'exaspère facilement face à son côté trop protecteur. En dépit de cela, il aime lui demander conseil, et il fait confiance en son jugement.

Isabelle Rougepont ► Léonie l'aime mais se méfie profondément de sa cadette. Elle est aussi imprévisible que le temps, et elle n'écoute jamais sa mère, venant rarement à la messe, salissant ses jupons de boue et d'herbe et oubliant ses prières à la grande honte de la Châtelaine. Pourtant, elle a essayé d'être stricte, mais dieu la garde qu'elle mentionne le couvent : elle a essayé une fois, elle l'a regretté pendant plusieurs mois, puisque la simple mention de l'institution a rendu Isabelle plus sauvage que jamais. Elle ne désespère pas cependant d'un jour lui faire voir le droit chemin.

Henri Rougepont ► C'est l'enfant dont elle est le plus proche. Benjamin de leurs enfants, à l'allure chétive, la peau très blanche et la nature douce et tendre, elle le chérit et lui pardonne tout. Elle se charge elle même de son éducation, pour passer le temps mais aussi parce qu'elle apprécie la curiosité de Henri.

Richard Lonlanvois ► Ils n'ont jamais été proches, leurs quatorze ans de différence et l'entrée de Léonie au couvent empêchant toute socialisation entre la frère et la soeur. Lorsqu'elle fut mariée à l'ennemi, Guillaume Rougepont, ce fut la goutte de trop pour Richard qui se mit à détester sa benjamine avec vigueur et refusa de venir aux célébrations. Voilà plusieurs quelques années qu'elle nie à qui veut l'entendre l'existence de ce frère, et qu'elle se bat pour récupérer l'héritage Loulanvois. La dernière fois qu'ils se sont vus, ils en sont presque venus aux mains et les insultes fusent entre les deux ennemis.

Henriette Montpellier ► Léonie a eu le grand malheur d'être née Loulanvois, et comble de tout : d'épouser un Rougepont, les deux clans ennemis des Montpelliers. Pourtant, elles auraient pu s'entendre, elles sont tellement similaires, elles adorent leurs enfants, elles seraient prêtes à tout pour les protéger et elles sont férocement méprisantes des autres clans. Elles ne se mettent jamais d'accord sur rien et les rares sourires qu'elles s'échangent dans les rues de Richecombe suintent d'hypocrisie.

Le fils aîné du patriarche Rougepont a été élevé pour devenir l'héritier parfait, le futur chef de la famille, le grand patron des écuries familiales. Doué avec les lettres et les chiffres, doué avec l'histoire de sa famille et de la France, doué dans le maniement des armes, rien ne semble être trop difficile pour le jeune homme, qui relève défi après défi et ne laisse jamais rien à moitié inachevé. Il avait envie de s'engager dans l'armée du Roi pour voir un peu le monde extérieur et la France, mais son père s'opposa directement à l'idée et Charles ne quitta donc jamais les environs de la seigneurie, destiné à succéder à son père la tête de leur clan. Il commença très tôt son travail aux écuries familiales, bien qu'il ne lui arrive que très rarement de travailler, son boulot consistant plutôt à engueuler les palefreniers. C'est à l'âge de dix-huit ans qu'il épousa Constance Montpellier, qui lui donna rapidement deux fils. Malheureusement, les garçonnets furent emportés par la maladie, quelque chose dont Charles n'aime pas parler, lui qui ne pleure jamais.

Depuis que la Bête frappe Richecombe, Charles fait partie de ceux qu'on appelle les chasseurs, qui veulent se rendre dans les bois pour débusquer la créature et la mettre à mort. C'est une initiative dangereuse à laquelle toute la famille du jeune homme s'oppose, mais il ne laissera pas le monstre mettre les siens en danger, d'autant plus que son épouse est aujourd'hui de nouveau enceinte.

Guillaume Rougepont ► son père, figure plus grande que nature aux yeux de Charles, qui cherche à l'impressionner et à le rendre fier depuis qu'il n'est qu'un enfant. Si le père et le fils se disputent parfois et échangent des paroles presque cruelles, ils reviennent toujours rapidement en bons termes, Charles étant incapable d'en vouloir à sa famille bien longtemps. Partenaires à la direction des écuries Rougepont et dans la lutte contre les clans Lonlanvois et Aigrepont, on a l'impression en regardant Charles de voir Guillaume au même âge.

Léonie Rougepont ► s'il ressemble beaucoup à son père, Charles est néanmoins d'un caractère opposé à celui de sa mère, ce qui n'empêche guère cette-dernière de l'entourer d'amour et d'affection. C'est même un peu agaçant, en fait, mais Charles, archétype de l'enfant gâté, apprécie de savoir qu'il trouvera toujours chez sa mère de la compréhension, du pardon et un abri contre la tempête qu'est le monde extérieur. Il tuerait quiconque lui ferait du mal.

Frédéric Lonlanvois ► bien que sa rivalité avec les frères Aigrepont soit ce qu'elle est, Charles n'a d'ennemi plus virulent que le chien Lonlanvois qu'est Frédéric. Existe-t-il homme plus méprisable, existe-t-il plus bas déchet dans la société ? Vous demanderiez à Charles pour il déteste Frédéric qu'il vous répondrait ''parce que c'est comme ça'' et c'est bien vrai : les deux jeunes hommes sont nés et ont été élevés uniquement pour se détester, Charles champion du clan Rougepont et Frédéric champion du clan Lonlanvois.

Constance Rougepont ► son épouse et lui n'ont que très peu sinon aucun point commun, et ça se ressent. Jamais vraiment proches l'un de l'autre et certainement pas faits pour être ensemble, les décès précoces de leurs deux jeunes fils les divisèrent davantage et il n'est pas rare qu'ils passent des journées entières sans s'adresser la parole. Mais, maintenant que son épouse est de nouveau enceinte, Charles espère pouvoir réparer les pots cassés. Malgré le manque d'affection dans leur mariage, les deux époux sont tout à fait courtois et polis l'un avec l'autre et il arrive même à Charles d'écouter les conseils de son épouse, qui tente de son mieux de le persuader de ne pas chasser la Bête dans la forêt.

Isabelle Rougepont ► sa soeur. Elle l'insupporte, lui tombe sur les nerfs, lui donne envie de cogner dans les murs et il n'est guère rare de les entendre se crier dessus, avec leur père qui crie encore plus fort pour enterrer leur dispute, puis avec leur mère qui crie sur leur père en lui disant de ne pas leur crier dessus. Source de tous les conflits familiaux, sa rivalité avec Isabelle dure depuis qu'ils sont enfants. Mais la jeune femme reste sa petite soeur et Charles la protège comme il le peut. Avec ses poings.

Henri Rougepont ► Charles aimerait pouvoir être plus proche de son frère cadet. De quinze ans l'aîné du jeune garçon, il a l'impression de devoir lui donner l'exemple, être son modèle, sans se douter qu'Henri n'a que très peu d'estime pour lui. Mais Charles aime et protège son petit frère autant qu'il le peut, même s'ils n'ont guère de points communs. Depuis que la Bête frappe Richecombe, Charles fait partie de ceux qui tentent d'empêcher le jeune Henri de sortir de la demeure familiale, en raison de sa santé toujours plus chétive.

Antoine et Louis Aigrepont ► élevés pour être ennemis par des pères qui se détestaient, Charles et les deux frères Aigrepont sont de caractères fort différents et s'opposèrent l'un aux autres durant toute leur jeunesse, pour l'honneur de leur famille mais aussi parce que c'est ce que les jeunes garçons font. De chamailleries dans la boue sur la place publique à véritables soldats de la vendetta entre les deux clans, difficile pour Charles d'oublier leurs querelles, qui bientôt risquent de tourner en bain de sang, surtout depuis que Louis s'est mis à tourner autour d'Isabelle.

Seconde des quatre enfants du seigneur Jean Montpellier et de son épouse, dame Henriette, à survivre à la petite enfance, Constance est élevée avec ses frères et sa soeur dans la presque opulence du manoir seigneurial. Jeune femme cultivée et bien élevée, c'est à l'âge de dix-sept ans qu'elle épouse Charles Rougepont, union sensée ramener la paix à Richecombe en marquant la préférence du clan Montpellier pour leurs riches vassaux. Mais les choses ne se passent pas vraiment comme prévu et les conflits empirent entre les quatre clans de la seigneurie, au grand désespoir de Constance, que toutes ces chamailleries insupportent. Enceinte à deux reprises durant son mariage, Constance donna naissance à deux petits garçons que la maladie emporta néanmoins rapidement, la laissant profondément triste.

Depuis que la Bête frappe Richecombe, Constance essaie de convaincre son frère, le seigneur Philippe, de demander de l'aide extérieure, et d'empêcher son époux de se lancer à la recherche de la Bête dans les bois. Enceinte aujourd'hui pour une troisième fois, elle espère de tout coeur mettre au monde un enfant fort qui lui vivra et essaie de limiter ses efforts physiques, par crainte d'une fausse-couche.

Charles Rougepont ► ils n'ont rien en commun, absolument rien, au point que Constance se demande parfois si tout ceci n'est pas qu'une triste blague orchestrée par le Seigneur pour la punir de quelconque péché. La jeune femme sait que son époux la blâme pour les morts précoces de leurs deux fils et espère de tout coeur que la naissance de ce troisième enfant se déroulera pour le mieux, qu'ils pourront effacer leur passé douloureux et repartir à zéro. Malgré le manque d'affection dans leur mariage, les deux époux sont tout à fait courtois et polis l'un avec l'autre et il arrive même à Charles d'écouter les conseils de son épouse, qui tente de son mieux de le persuader de ne pas chasser la Bête dans la forêt.

Philippe Montpellier ► son frère aîné a toujours été celui vers qui Constance se tournait lorsqu'elle avait des problèmes ou qu'il lui fallait parler. De quatre ans son aîné, Philippe a toujours été son protecteur et il arrive à Constance de regretter de ne plus habiter au manoir tant elle se sent en sécurité lorsque Philippe est à proximité. Ils formaient un inséparable duo étant enfants et c'est encore un peu le cas aujourd'hui.

Henriette Montpellier ► impossible pour Henriette de ne pas se mêler du mariage de sa fille aînée, fatalité qui enrage cette-dernière. Déjà que le mariage était l'idée de sa mère, il est hors de question que Constance la laisse venir empirer davantage les choses entre elle et Charles. La jeune femme s'est donc distancée de sa génitrice au cours des dernières années et ne lui confie plus grand chose. Elle se doute que sa mère doit en souffrir un peu, même si elle n'ose pas trop y réfléchir et qu'il est hors de question qu'elle s'excuse, en digne fille de son obstinée mère.

Victoire Montpellier ► sa soeur cadette, sa confidente, la complice de tous ses jeux. Enfant, c'est vers Constance que Victoire se tournait lorsqu'elle faisait un cauchemar ou qu'elle avait besoin de parler, certainement pas vers leur mère. Elles n'ont plus l'occasion de se voir aussi souvent qu'avant depuis le mariage de Constance, mais Victoire profite de chaque excuse pour se rendre à la demeure des Rougepont ou encore pour inviter sa soeur au manoir. Si elles se disputent parfois, elles finissent toujours par se réconcilier.

Mercure Montpellier ► sa soeur aînée est également une des seules personnes à qui Mercure ose se confier ouvertement - oh, bien sûr il a encore quelques limites, ne révélant rien à Constance en ce qui concerne la Bête et les cauchemars qu'il en fait. Même s'il sait que sa soeur ne le jugerait pas, elle qui est si bonne et si douce. Constance est également la seule personne auprès de qui Mercure exprime réellement son deuil vis-à-vis la mort récente de leur père. 

Isabelle Rougepont ► la jeune soeur de son époux ne l'aime guère, Constance en a bien conscience depuis le début de son mariage. Fort différentes, les deux jeunes femmes ne s'entendent sur rien et il n'est pas rare qu'elles se disputent, même si Constance garde toujours son calme et sa bienséance. Constance envie la jeune femme en raison de l'amour que lui porte toute la famille Rougepont, traitement dont elle-même n'a jamais bénéficié au sein du clan Montpellier, n'étant qu'un pion sur le vaste échiquier mis en place par sa mère.

Capricieuse et inconstante, voilà deux mots qui peuvent qualifier la jeune fille. Elle zig quand on attend qu'elle zag, voilà qu'elle veut apprendre à manier l'épée, et puis non, finalement, elle veut monter à cheval : comme un homme, et un mois plus tard elle se perfectionne dans l'art de la tapisserie. Son père et sa mère ne savent plus quoi faire d'elle, il est difficile de trouver un mari pour une telle jeune fille …. N'est-ce pas? D'autant que la jolie Isabelle n'est pas très pieuse. Elle passe ses dimanches dans les champs au détriment de la messe, elle rougit et lâche ses cheveux, découvrant ses épaules et emmêlant des brins d'herbes et des fleurs dans ses mèches d'un blond de blé. Son père a voulu l'envoyer au couvent, elle a piqué une crise et a déchiré ses jupons sous le coup de la colère, et dix minutes plus tard on n'osait même plus mentionner le sujet dans la maisonnée Rougepont.
Isabelle ne craint pas vraiment la bête. Certes, la peur du monstre a complètement réduit sa liberté d'aller et venir comme il lui plaît (merci à sa mère), mais cela ne l'empêche pas de se rendre dans la forêt à la nuit tombée, et elle n'y a jamais croisé autre chose d'autre que quelques cerfs et une ou deux chauves souris effrayées par son arrivée.

Léonie Rougepont ► Elle l'aime, sa mère, elle l'aime vraiment ! Mais elle méprise ses airs de grande dame, elle méprise cette femme coincée qui gémit à la moindre trace de boue sur ses bottines hors de prix; et elle est exaspérée par ses croyances … oui, Isabelle croit en Dieu, mais est-ce que Dieu ne se trouve qu'à l'église ? N'y a t-il pas moyen de se montrer pieuses sans se plier à toutes ces traditions ridicules et assommantes? Et puis, pourquoi faut-il absolument qu'elle se trouve un mari?

Guillaume Rougepont ► Elle se trouve encore moins d'affinités pour son père, et c'est dire. Il ne la comprend pas et elle ne le comprend pas. Il a essayé de l'envoyer au couvent, une fois, et depuis elle lui en veut énormément. Comment ose t-il ? Il sait pourtant à quel point sa mère a détesté aller au couvent …

Charles Rougepont ► Alors celui là ! Elle ne peut plus le voir, non mais oh ! Pour qui il se prend ? Parce qu'il est son frère, parce qu'il est l'héritier, il s'est cru meilleur qu'elle ? Elle n'est peut-être pas la fille idéale, elle n'est peut-être pas comme lui, le fils qui a dépassé de loin l'espoir des deux parents, elle n'a peut-être pas les manières délicates de la seigneurie, la grace et l'élégance naturelle des autres filles, mais elle ne se s'agenouillera devant personne, et surtout pas son frère ! Bien entendu, ces disputes entre frangins sont fréquentes mais …. ils s'aiment tout de même. N'est-ce pas ?

Alix-Adèle Aigrepont ► Ah, qu'elles étaient bonnes, leurs années d'enfants, quand elles pouvaient encore se tirer les nattes et noyer la robe de l'autre dans de la boue ! Comme ils étaient doux, ces moments, où délicatement Isabelle enfonçait ses ongles rongés dans le bras d'Alix pour y laisser une trace rouge et mordait la peau blanche cruellement … malheureusement, en bonnes jeunes femmes qu'elles sont devenues, elles n'en ont plus la possibilité …. MAis se vouent tout de même une haine virulente, et quand il n'y a pas de spectateurs, ils leurs arrivent même de s'échanger des pichenettes.

Louis Aigrepont ► Louis n'a jamais caché ses intentions …. Il veut un accès illimité à ce qu'il y a en dessous des jupons brodés d'Isabelle …. mais la jeune fille n'est pas stupide. Elle ne veut pas d'une aventure, et encore moins une aventure avec ce joueur qui n'a pour seul espoir que de jouir avec toutes les jeunes filles de la noblesse. Cependant, repousser les avances du séducteur l'amuse grandement et elle se plaît à lui donner de faux espoirs pour l'envoyer paître presque aussitôt.

Le jeune Henri est le septième enfant du patriarche Guillaume et de dame Léonie et le troisième à survivre à la petite enfance. Enfant miracle et désiré par ses parents, il est dès sa naissance entouré d'amour par un père qui attendait ardemment la naissance d'un second fils et une mère meurtrie par les décès de quatre de ses autres enfants. De nature maladif et chétif, Henri est très tôt confiné à la sécurité de la demeure familiale par son père, qui craint de perdre un autre enfant. Définitivement pas destiné à être un grand guerrier, une carrière ecclésiastique est envisagée pour lui dans les premières années de sa vie, projet qui s'éteint néanmoins lorsqu'il devient évident que son frère Charles et son épouse, Constance, ont de la difficulté à avoir un héritier. Potentiel successeur de son père à la tête du clan Rougepont, Henri reçoit une éducation digne de son rang dans laquelle il se complaît parfaitement, étant curieux de nature.

Depuis l'arrivée de la Bête à Richecombe, ses parents empêchent Henri de sortir de la maison autant qu'ils le peuvent et le jeune garçon passe donc le plus clair de son temps à lire ce qui lui tombe sous la main ou à poser des questions aux domestiques de la maison concernant ce qu'ils savent de la Bête. Il est persuadé qu'il peut trouver dans ses bouquins quelque chose qui pourrait leur permettre de s'en débarrasser. 

Guillaume Rougepont ► petit, Henri était terrifié par son père, se cachant derrière les jupes de sa mère dès que le patriarche entrait dans la pièce. Puis il se mit à faire le contraire, fuyant sa mère pour courir voir son père, qui alors le perchait sur ses épaules. Le monde vu de là-haut était captivant et Guillaume répondait à toutes les questions de son fils avec une franchise qui était un peu déstabilisante au départ mais à laquelle Henri s'habitua rapidement, en héritant même un peu. Même si le patriarche semble toujours un peu surpris par l'intelligence de son second fils et incertain de comment s'y prendre avec lui, Henri sait que son père l'aime et a l'intention de lui prouver sa valeur en trouvant lui-même un moyen de faire disparaître la Bête.

Léonie Lonlanvois ► Henri a toujours été très proche de sa mère, dont il est après tout l'ultime enfant, le plus jeune et probablement aussi le plus fragile en raison de sa nature chétive. Là où son père tente de lui prodiguer quelconque forme d'éducation, dame Léonie pardonne tout à son benjamin, pour autant qu'il fasse quelque chose de mal, ce qui n'est définitivement pas dans sa nature.

Charles Rougepont ► de quinze années sont aîné, Charles n'a jamais été le compagnon de jeu du jeune Henri, qui le voit plus, si quoi que ce soit, comme une seconde figure paternelle. Guère impressionné par les talents de Charles au combat ou par ses belles paroles, Henri aimerait que son frère soit capable de voir plus loin que le bout de son nez, de s'intéresser à autre chose que leur rivalité avec le clan Lonlanvois ou ce qui se trouve au fond de sa coupe de vin. Mais c'est probablement chose impossible et Henri se content donc d'éviter son frère autant qu'il le peut.

Isabelle Rougepont ► Henri a toujours été un peu indifférent à sa soeur, sentiment que cette-dernière partageait jusqu'à tout récemment, lorsqu'il devint clair que personne n'était à l'abri de la Bête, même pas derrière les murs de leur demeure. Henri a depuis ce jour l'impression qu'Isabelle cherche à se rapprocher de lui, d'établir entre eux le lien d'affection qui n'a jamais existé, mais ses tentatives sont maladroites et le jeune garçon ne voit de toute façon chez son aînée aucun réel intérêt, elle qui ne parle que ragots, de jolies robes et de mariage.

Marie Montpellier ► bien qu'ils soient amis depuis leur petite enfance, Henri ne peut s'empêcher de trouver Marie particulièrement désagréable au fil du temps, avec ses velléités de révolte, ses idées stupides et dangereuses et son mépris de l'autorité. Il aimerait bien qu'elle s'intéresse moins à ce qui rôde dans la forêt du Clair-Brugnon et davantage aux livres et aux contes. Depuis l'arrivée de la Bête à Richecombe, les deux enfants jouent moins ensemble qu'avant, Henri préférant passer ses journées dans sa chambre à lire tout ce qui peut lui tomber sous la main concernant la créature.